Trump président : quelles conséquences pour le secteur de l’énergie et l’impact potentiel pour la France ?

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Énergie
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La récente élection de Donald Trump marque un tournant pour le secteur énergétique américain mais également pour les équilibres géopolitiques et énergétiques mondiaux, incluant la France. Les orientations de la nouvelle administration Trump en faveur des énergies fossiles et la réduction de son engagement environnemental pourraient impacter directement l’Europe et influencer les choix énergétiques de la France. Quelles sont les implications de ce nouveau mandat pour l’énergie française ?

1. Retour en force des énergies fossiles : quelles répercussions pour l'Europe et la France ?

Expédition des énergies fossiles

Donald Trump résume sa stratégie énergétique en trois mots : “drill, baby, drill” (en français : “fore, bébé, fore”). Cette ligne directrice incarne une politique pro-fossile, visant à dynamiser l’extraction de pétrole et de gaz et à augmenter les exportations d’énergies fossiles. Pour rappel, en 2022, les exportations américaines de gaz naturel ont atteint un niveau record, mais Trump prévoit d’aller plus loin en levant le gel imposé par l’administration Biden sur les nouveaux permis pour des projets de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette décision pourrait avoir un impact significatif sur le marché européen, encore dépendant des importations de gaz naturel.

Cependant, cette dépendance accrue au GNL américain soulève des questions environnementales et économiques, car les infrastructures de GNL sont coûteuses à développer et engendrent des émissions importantes. La France, en tant que membre de l’UE, pourrait devoir ajuster sa stratégie énergétique pour répondre à des enjeux de sécurité énergétique tout en respectant ses engagements climatiques.

Influence sur les coûts de l’énergie et le marché européen ?

Avec une offre de GNL américain plus abondante, les prix pourraient se stabiliser en Europe, influençant directement les coûts pour les consommateurs français. Cependant, la France, qui cherche à réduire sa consommation d’énergies fossiles, pourrait devoir choisir entre sécurité d’approvisionnement et investissements plus massifs dans les énergies renouvelables.

2. Réduction des engagements climatiques américains et effets sur les politiques françaises

Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris

Dès sa prise de fonction, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, marquant un tournant décisif pour le climat mondial. En choisissant de quitter cet accord international, conçu pour fédérer les pays autour de la lutte contre le changement climatique, les États-Unis plongent la première puissance mondiale dans un isolement climatique préoccupant. Ce retrait pourrait affaiblir l’impact symbolique et concret de l’Accord de Paris, en envoyant un signal inquiétant aux autres signataires : les engagements environnementaux peuvent être reconsidérés en fonction des priorités économiques et politiques.

Avec ce retrait, les États-Unis relâchent la pression sur d’autres grandes puissances émettrices, qui pourraient être tentées de revoir leurs engagements climatiques. En l’absence de la coopération d’un acteur aussi influent, les efforts pour limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici la fin du siècle deviennent plus incertains. Le départ des États-Unis pourrait ainsi engendrer un effet domino : si d’autres pays choisissent de minimiser leurs engagements, la transition énergétique mondiale risque de prendre un sérieux retard.

3. Opportunités et défis pour le secteur des énergies renouvelables en France

Risque de ralentissement de l’innovation en énergies vertes

  • Avec une administration américaine moins axée sur l’innovation verte, les collaborations internationales dans le domaine des énergies renouvelables, y compris le solaire, l’éolien et le stockage de l’énergie, pourraient se raréfier. La France pourrait être confrontée à un frein dans le développement de technologies vertes en partenariat avec les États-Unis, ce qui pourrait impacter le rythme de sa propre transition énergétique.

Renforcement des partenariats européens

  • Face à la politique énergétique pro-fossiles des États-Unis, la France pourrait se tourner davantage vers des partenariats européens pour avancer sur les projets d’énergies renouvelables, incluant des investissements communs dans le stockage et le transport de l’énergie. Un renforcement de la coopération avec l’Allemagne, notamment, pourrait devenir essentiel pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.

4. Implications géopolitiques pour les relations transatlantiques et la France

Positionnement géopolitique et dépendance énergétique

  • La France pourrait adopter une position plus prudente, en équilibrant ses importations avec un investissement accru dans des sources d’énergie locales et renouvelables pour minimiser la volatilité géopolitique.

5. Pression sur les coûts de la transition énergétique en France

Impact potentiel sur les prix de l’énergie en France

  • Les décisions de Trump en faveur des hydrocarbures pourraient créer une pression à la baisse sur les prix de l’énergie fossile, rendant les énergies renouvelables moins compétitives à court terme. Cela pourrait ralentir les investissements français dans les infrastructures vertes, et retarder certains projets ambitieux de transition.
  • En parallèle, la France pourrait chercher à équilibrer les effets en réaffectant des subventions pour stimuler les innovations vertes, tout en protégeant les consommateurs contre les hausses de prix dues aux fluctuations des énergies fossiles.

FAQ

La politique d’exportation massive de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis devrait s’intensifier, offrant une alternative aux importations russes. Pour la France, cela pourrait renforcer la sécurité d’approvisionnement énergétique, mais soulève des questions environnementales liées à l’empreinte carbone élevée du GNL.

Le retrait des États-Unis des accords climatiques pourrait exercer une pression accrue sur des pays comme la France pour atteindre les objectifs de réduction des émissions. La France pourrait renforcer son leadership climatique en Europe, mais cela représente une charge importante pour compenser l’inaction américaine.

Un frein au soutien américain pour les énergies vertes pourrait ralentir le développement technologique dans le secteur des renouvelables. La France pourrait donc se tourner davantage vers des partenariats européens pour avancer dans sa transition énergétique et éviter une dépendance accrue aux énergies fossiles.

Avec un retour en force des hydrocarbures, les prix mondiaux des énergies fossiles pourraient baisser, rendant les renouvelables moins compétitifs à court terme. Cela pourrait influencer les investissements français dans les infrastructures vertes et retarder certains projets liés à la transition énergétique.